Connaissez-vous l’épicerie Myrtille et Olive située sur la place Galarne de l’Ile de Nantes ? On vous propose de vous faire découvrir le quotidien d’Emilie et Alexandre, des épiciers nantais que l’on adore, et l’histoire de leur concept !
Depuis quand tenez-vous la boutique Myrtille et Olive ? Quel a été le déclic et comment vous êtes-vous formés ?
Emilie : Cela fait trois ans que nous sommes ouverts. Le déclic date d’il y a bien plus longtemps que ça, puisqu’on était en région parisienne avant de venir sur Nantes et ça a commencé à se réfléchir là-bas. Auparavant, j’avais étudié à l’étranger puis terminé par de la communication en France, mais c’était très axé carrière et il y a un moment où je me suis dit, non finalement. Alexandre travaillait déjà dans le bio à l’époque et était déjà formés là-dedans. J’étais en entreprise dans le secteur d’internet et c’est petit à petit qu’on a voulu créer notre projet avec nos valeurs.
Alexandre : Le déclic, ça a aussi été de vouloir être notre propre patron, de ne plus dépendre que de nous-même et on voulait être un maillon utile dans la chaîne de l’écologie. En ouvrant une boutique bio, on savait qu’on participait à ce réseau-là et c’est un peu qui nous a donné le déclic. Au niveau de la formation, j’ai fait treize ans de vente dont cinq dans une boutique bio indépendante, mais qui appartenait à des réseaux. On a aussi tenu une ruche à la Ruche qui dit oui pendant trois ans à Paris donc on a su ce que c’était de tenir quelque chose ensemble.
En effet, Myrtille et Olive c’était la suite logique ! Aujourd’hui de qui êtes-vous accompagnés à Nantes ?
A : On est accompagnés de stagiaires et de personnes qui viennent se former ici. On a un grossiste, Provinces Bio qui fait le travail de toute l’épicerie et source plein de choses, ils nous livrent tous les jours.
E : Il a aussi tous nos producteurs locaux comme Good Morning Vegan qui fait des biscuits et des cookies, le potager des Hautes Landes qui nous livrent les légumes et il y a aussi la Ferme Vivante à Doulon, la première ferme urbaine et Alice Ménard, une productrice de Saint-Julien-de-Concelles. On a également un endroit dédié aux artisans créateurs.
C’est super de pouvoir varier les produits comme vous le faites ! À quelle heure commence votre journée et quelle est la première chose que vous faites le matin ?
E : On est à la boutique à 8h30 et l’ouverture est à 10h. La première chose que l’on fait, c’est de sortir tous les chariots et de faire l’étalage de légumes à l’extérieur, le rangement et le ménage du magasin. Puis après, c’est la réception des livraisons et la mise en rayon avant dix heures.
A : Après, on passe les commandes pour le lendemain.
Et est-ce qu’il y a un partage des tâches distinct ?
E : Oui, on va réussir à faire les mêmes choses, mais Alexandre va plus être sur les commandes et les relations partenaires et fournisseurs, et moi ça va plus être la communication et les taches administratives. On essaie quand même de se répartir certaines choses.
A : Comme Émilie s’occupait de ça avant, elle sait bien gérer les réseaux, elle sait faire des petites phrases courtes, moi je fais beaucoup de phrases longues (rires). On a vraiment trouvé chacun nos spécialités et c’est super parce que comme ça, on est complémentaires, si on aimait faire les mêmes choses tous les deux ça serait plus compliqué.
Est-ce que vos journées/semaines se ressemblent ?
E : Je ne trouve pas, au niveau de l’organisation et la logistique, oui. C’est-à-dire que le matin, on a la réception des livraisons, la mise en rayon etc et le soir de le rangement et la caisse. Mais la proximité avec la clientèle fait qu’on partage des histoires, on ne s’ennuie pas !
A : Il y a un cadre rituel qui nous permet d’avoir quelque chose dans la temporalité et qui s’est fait au fur et à mesure. Mais ce qui est bien dans notre métier, c’est que les journées ne sont jamais pareil, il y a toujours de nouvelles personnes qui viennent nous voir. Il y a les personnes du samedi, du marché et il y a aussi des personnes âgées qui aiment faire leurs courses au jour le jour donc tout ça rythme un peu et on essaie d’enrichir ça.
Et à quoi ressemble une journée type en tant qu’épiciers de Myrtille et Olive ?
E : C’est beaucoup de relation clientèle, parce qu’on est très à l’écoute de ce qu’ils veulent, ce qu’ils aiment, ce qu’ils n’aiment pas et si, ils ont des recommandations et je pense que c’est très important dans une journée.
A : On ne l’a pas assez dit, mais, c’est beaucoup de rangement, de tri, de toute cette part de logistique et de stock qu’il ne faut pas oublier. Parce que pour quelqu’un qui veut devenir épicier, c’est une notion à prendre en compte. On a aussi monté ce projet pour le côté humain et pour transmettre. On n’a pas été bio dès le départ, il y a des personnes qui trouvent ça cher alors on explique pourquoi et ce qu’il y a derrière.
Et alors, d’où vient le nom Myrtille et Olive ?
E : Alors ça, ça vient d’une blague à notre mariage (rires). Mon cousin a fait un discours en nous imaginant dans cinq ans et il a fait une blague en disant qu’on tiendrait une boutique bio, écolo et qu’elle s’appellerait Myrtille et Olive et après réflexion, on galérait avec les noms et Myrtille et Olive ça faisait deux personnages, le sucré et le salé.
Super anecdote ! Et qu’est-ce qui vous motive dans ce métier d’épiciers ?
E : Ce qui me motive le plus c’est la relation client ! Et de se dire qu’on a beaucoup de choses à faire et à mettre en place, c’est très motivant.
A : La personnalisation aussi, de s’adapter à chacun ! Et puis c’est aussi de rééduquer les gens à la précommande pour plus prévoir et moins jeter. Les partenariats sont sympas aussi avec les paniers zero-gaspi, on propose aussi un point compost et un point de retrait pour du poisson avec Poiscaille tant que l’on peut faire ça, on le fait parce que ça ressemble aux anciennes épiceries de quartier qui étaient des points multi-activités.
Et puis c’est aussi cette participation au changement qui vous animent j’imagine. Et le quartier, comment vous l’avez choisi ?
E : Quand on est arrivés de région parisienne, on se disait qu’on allait d’abord s’installer à Nantes puis trouver un local. On habite à 5 minutes à pied et ce local était vide et quand on a vu qu’il n’y avait rien autour on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. Mais effectivement au début, on pensait plus au centre-ville mais finalement on est très content parce qu’on a vraiment cette vie de quartier.
A : Et puis la place de la Galarne, c’est un peu une place de village, c’est le centre de ce quartier ! Il y a le marché le mercredi, du passage, c’est vraiment notre petit bout de l’Ile de Nantes.
Vous devez connaître tout le monde à force ! Quelle est la chose que vous n’arrêterez jamais de faire ?
E : Je pense que c’est d’être à l’écoute, même si je n’étais pas épicière, je n’arrêterais jamais d’écouter les gens.
A : Moi, c’est cette envie de renouveau, de s’améliorer au quotidien. De choisir de nouveaux produits… J’aime bien tester, cuisiner de nouveaux trucs. Puis aussi d’agir en faveur de l’écologie, en soutenant des producteurs dans une démarche différente. Par exemple, pour certains produits comme le radis blue meat, on dit aux gens « prenez-en un et goûtez-le », en grande surface tu ne peux pas dire « je peux prendre un oignon pour goûter ? ». On est aussi à l’écoute des gens qui n’ont pas les moyens, parfois au lieu de les mettre dans des paniers anti-gaspi, on fait de l’anti-gaspi dans le quartier, on donne !
C’est aussi ce qui fait la différence d’avoir des conseils sur des produits testés et c’est ce qui vous différencie, c’est très humain. Quel est votre moment préféré de la journée et votre jour préféré en tant qu’épiciers à Nantes ?
E : Pour moi, c’est quand on a tout sorti, que tout est bien rangé et qu’on accueille la clientèle, c’est vraiment mon moment préféré. Et en jour, c’est le samedi parce que j’ai l’impression que les clients sont plus détendus, qu’on a plus le temps de parler et Alexandre c’est le dimanche. (rires)
A : Oui, c’est le dimanche parce que c’est le jour où on peut goûter tous nos produits, où on peut cuisiner, faire de petites photos et profiter nous aussi, comme un client du magasin, de tout ça ! Donc oui samedi, et dimanche aussi, le samedi, on a des moments de rush, c’est aussi le moment où les stocks s’écoulent, et puis les paris de ce que les gens vont acheter, parce que c’est beaucoup d’anticipation pour nous.
On m’a déjà dit lors d’une autre interview, « le samedi parce que les gens sont beaucoup plus détendus », qu’est-ce que vous diriez à quelqu’un qui veut se lancer ?
A : Bon courage, dans le sens où il ne faut pas croire que c’est facile, on est sur du soixante à soixante-dix heures par semaine. La première année, le salaire, ce n’est absolument pas la priorité donc il faut avoir prévu d’en vivre et d’avoir confiance en son projet. Il faut vraiment voir vers quoi on part, grande distribution, franchise ou épicerie indépendante.
E : Et puis de faire ses recherches de quel genre d’épicier on veut être, et vraiment prendre le temps de parler avec d’autres épiciers pour mieux voir comment ça se passe. On a eu des stagiaires qui étaient en reconversion et je pense que c’est une très bonne idée comme démarche, de venir voir avant de se lancer !
Un mot de la fin ?
A : Merci à nous deux, merci aux gens du quartier de nous avoir soutenus et de croire en notre projet ❤️
Ce fût un plaisir de pouvoir échanger avec Emilie et Alexandre de l’épicerie Myrtille et Olive située place de la Galarne sur l’Ile de Nantes. On espère que cette interview vous permettra d’en découvrir plus sur le quotidien d’un épicier et vous aura fait connaître une excellente adresse à conserver précieusement !