Nous sommes allés rendre visite à la boutique des plus emblématiques de la ville de Nantes : Les Rigolettes Nantaises, rue de Verdun, en plein centre de Nantes. C’est Stéphane, heureux propriétaire et gérant de la boutique de confiseries qui a répondu à nos questions.
Peux-tu te présenter ?
Stéphane : Je m’appelle Stéphane et je suis l’heureux propriétaire de la boutique nantaise Les Rigolettes Nantaises, une société qui fait partie du patrimoine de la ville de Nantes, depuis 1902. C’est une confiserie à Nantes située rue de Verdun, entre la cathédrale et le Pilori.
Comment es-tu arrivé dans le métier de confiseur ?
S : Par hasard, puisque j’ai fait 22 ans de notariat. C’est une longue histoire, mais pour résumer, j’ai acheté au tribunal Les Rigolettes Nantaises qui ont fait faillite ! C’était en 2006, cela fait 11 ans et demi. Et je n’ai toujours pas fait faillite mais je touche du bois ! (rires)
Quel a été ton déclic pour reprendre les Rigolettes Nantaises ?
S : Je fais partie des gens qui pensent que les choses nous sont destinées. Faire du notariat et puis devenir commerçant dans la confiserie, on ne peut pas du jour au lendemain le choisir. Donc ça m’était destiné, et c’est pourquoi Les Rigolettes Nantaises depuis X décennies sont entre mes mains. Les conséquences d’ouvrir une entreprise nantaise telle que celle-ci, c’est la suite logique d’un destin qui a bien fait les choses.
« Dans ma confiserie nantaise, je vends tout ce qui se mange et qui est destiné au plaisir ! »
Aujourd’hui, qu’est-ce que tu vends dans aux Rigolettes Nantaises ?
S : Je vends bien sûr des rigolettes, des confiseries qui ont 120 ans cette année et typique de la ville de Nantes, qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs. Tous les grands groupes ont essayé de copier la Rigolette mais ne l’ont jamais égalée, il n’y a qu’une Rigolette et elle est à Nantes !
Je vends aussi le seul véritable gâteau nantais ! Pour que ce soit un véritable gâteau nantais, il y a des règles extrêmement précises. D’abord, il faut de la poudre d’amande et il faut impérativement trois rhums différents de Martinique dans lesquels on a macéré du citron vert, de la cannelle et de la vanille Bourbon. Ce n’est pas un gâteau à la mode, puisqu’il date du 18ième siècle. En fait, ce gâteau était embarqué sur les bâteaux pour faire le célèbre triangle, alors il devait résister aux températures de Nantes et des îles. Le gâteau nantais à deux secrets, le premier c’est que c’est le seul gâteau de l’ouest qui ne contient pas de beurre, autrement il serait abîmé avec la température et serait devenu rance. Et le deuxième secret c’est le glaçage, qui est là uniquement pour éviter que le rhum s’évapore donc il est aussi moelleux le premier jour que deux mois plus tard. Le but du gâteau nantais, c’est de rester frais pendant 2 mois sans conservation particulière.
Et je vends également des chocolats et des spécialités de toute la France.
Peux-tu donner 3 mots qui définissent les Rigolettes Nantaises ?
S : Et bien accueil, plaisir et rigolade ! L’accueil parce qu’on ne fait pas comme tout le monde, quand les gens rentrent chez nous, ils sont obligés de manger. Je suis même vexé quand les gens ne mangent pas ou refusent mes Rigolettes ou mes chocolats.
Plaisir, car je ne vends que du plaisir dans ma boutique nantaise, c’est de la confiserie donc je m’adresse aux adultes. Ma Rigolette n’est pas un bonbon mais une confiserie, à ne pas confondre !
Que penses-tu de la ville de Nantes ?
S : La ville de Nantes, c’est le berceau d’un grand nombre d’innovations ! Nous avons LU qui est mondialement connu depuis 176 ans, Les Rigolettes Nantaises, Le Chantier Naval, La Conserverie… On est une ville très développée et très dynamique, en tout cas le département Loire-Atlantique possède le taux de chômage le moins important de France.
Qu’est-ce que tu préfères dans ce que tu fais ?
S : Le contact, autrement on n’est pas commerçant… Mon but n’est pas simplement d’encaisser de l’argent ni de dire “bonjour” et “au revoir”, moi j’aime discuter et partager !
« Je suis vexé que si peu de nantais connaissent la Rigolette (…) Tout le monde ne jure que par la confiserie italienne, le berlingo »
Est-ce qu’on peut retrouver tes Rigolettes sur des grandes plateformes de vente en ligne ?
S : L’une d’elles m’a contacté pour me dire qu’ils nous avaient choisis pour être dans leur gamme artisanale. J’ai expliqué que certaines conditions ne permettaient pas cette collaboration, mais que s’ils changeaient leur mode de fonctionnement, mon nom pourrait un jour s’associer au leur. Donc j’ai refusé, et la personne s’est vexée et était mécontente, d’ailleurs elle m’a raccroché au nez. Malheureusement, les grands groupes n’aiment pas qu’ont leur résistent. (rires)
Qu’est-ce que tu préfères recevoir comme compliment ?
S : Que les clients soient heureux et qu’ils reviennent, car ils ont été satisfaits. Même si on a un accueil assez particulier, et que nous sommes un peu déconnectés, ce que nous aimons par-dessus tout c’est rigoler, chez nous, c’est la bonne humeur qui prime !
Tu te vois où dans 10 ans ?
S : À la retraite, mais je rendrais de temps en temps visite à mon fils au magasin pour lui dire “ça se passe bien ?”. Mais en tout cas, s’il ne reprend pas la boutique, je garde le moule et les recettes des Rigolettes avec moi. (rires)
As-tu un mot de fin ?
S : Je suis vexé que si peu de nantais connaissent la Rigolette alors qu’elle est vendue en continu depuis 1902. Tout le monde ne jure que par la confiserie italienne, le berlingo, alors que la Rigolette c’est un produit purement nantais, qui appartient à notre histoire, celle de la ville de Nantes. La Rigolette il n’y en a qu’une, les boîtes sont conservées au musée du château au même titre que celles de LU. La façade de la boutique Les Rigolettes Nantaises est classée au patrimoine de Nantes.
Un grand merci à Stéphane du magasin Les Rigolettes Nantaises pour sa bonne humeur et pour avoir pris le temps de répondre à nos questions. C’est avec plaisir que nous vous faisons découvrir Les Rigolettes Nantaises, la boutique de confiserie à l’authenticité nantaise !